7 December, 2016
L’importance de la génétique humaine dans la procréation assistée
Savons-nous comment fonctionne la génétique humaine et comment s’utilise t’elle dans la procréation assistée?
La génétique humaine étudie les caractères héréditaires (¨gènes¨) de l’espèce humaine et tente de comprendre à quoi sert chaque gène dans l’être humain et de quelle façon, ceux-ci se transmettent entre générations.
Ces ¨gènes¨ sont des fragments des ¨chromosomes¨ (nous en possédons 46 en total) où, dans un processus normal de reproduction, la mère apportera 23 chromosomes à sa descendance et le père 23 autres.
La plupart des gènes sont dupliqués et si l’un d’entre eux est défectueux, son double venant de l’autre membre du couple remplira la fonction qui lui correspond, sans que la descendance souffre de pathologies.
C’est une vision simpliste mais didactique. Malheureusement, certains gènes ne sont pas dupliqués et pour cette raison n’ont pas de double qui puisse remplir leur fonction. Il y a également des gènes de transmission ¨dominante¨, ce qui signifie que si l’un des gènes est altéré, son double ne pourra pas équilibrer ses fonctions et la maladie se manifestera chez ses porteurs.
Du côté positif, il faut dire que de nombreuses altérations génétiques ne comportent pas de maladies et d’autres provoquent des troubles légers qui ne conditionnent pas la vie des descendants.
Selon leur risque génétique, nous pouvons classer –d’une façon didactique (et simpliste) – les personnes en:
Personnes sans altérations génétiques (probablement peu, à plus grande profondeur d’étude génétique, plus grande possibilité de trouver une altération).
Personnes saines, porteuses d’une altération génétique sans conséquences pour elles mêmes, ni pour leur descendance (La plupart d’entre nous, se trouve dans ce groupe et certaines mutations génétiques –base de l’évolution- qui peuvent avoir ou non, une conséquence (être associées à certaines maladies) ou apporter des avantages évolutifs).
▪ Personnes saines porteuses d’altérations génétiques qui, ayant des enfants avec une autre personne porteuse de la même altération, auraient (en proportion variable) des enfants affectés d’une pathologie.
▪ Personnes qui ont une maladie génétique et qui pourraient la transmettre à leur descendance.
Hérédité unie au chromosome X. ,Ce sont des femmes, saines porteuses, avec une duplication de tous les gènes pour leurs deux chromosomes X (le gène malade est compensé par son double sain) et qui peuvent transmettre la maladie à leurs enfants du sexe masculin qui possèdent seulement un chromosome X.
Qu’apportent les applications cliniques de la Génétique à la Procréation Médicalement Assistée?
Entre le 1 et le 2% des nouveau-nés, auront une anomalie congénitale. Grande partie de ces anomalies, viendront de gènes altérés (mutés) ou d’autres altérations chromosomiques. S’il est vrai que certaines de ces anomalies congénitales, n’auront pas de conséquences importantes sur le développement et la vie adulte de ces enfants, d’autres, par contre peuvent avoir de graves conséquences.
Aujourd’hui, les grandes avancées en techniques d’étude génétique et particulièrement, de la biologie moléculaire, ont rendu possible l’étude détaillée des chromosomes, gènes et leurs variantes normales et anormales (mutations) pour un prix raisonnable
La grande quantité de plateformes d’étude génétique disponibles sur le marché, ajoutée au fait que toute l’information génétique que nous obtenons, ne peut pas être interprétée d’une façon fiable (certaines altérations trouvées ont une corrélation douteuse avec des maladies connues) a généré une certaine confusion.
Pourtant, il n’y a aucun doute, que s’ouvre un grand champ, où la technologie génétique aide à prévenir la transmission de maladies génétiques à la descendance.
Unité de Gynécologie et Obstétrique.
Expert en Fertilité et Procréation Humaine Médicalement Assistée à HC Fertility Marbella
Quels sont les cas et quelles études génétiques réalisons-nous dans la pratique de la Procréation Médicalement Assistée?
▪ Diagnostic Génétique Préimplantatoire (DPI ou PGD pour ses sigles en anglais): indiqué lorsqu’un couple cherche à avoir une descendance et l’un des deux membres, souffre d’une maladie transmissible connue.
Dans ce cas, nous utiliserons le DPI qui consiste à analyser, génétiquement, une ou plusieurs cellules des embryons obtenus par Fécondation In Vitro et transférer postérieurement à l’utérus maternel, seulement ceux qui ne souffriront pas la maladie.
▪ Screening Génétique Préimplantatoire (SGP ou PGS pour ses sigles en anglais): c’est un concept beaucoup plus grand et plus complexe à comprendre.
Dans ce cas, nous ne cherchons pas une maladie concrète, sinon que l’on prétend minimiser les risques génétiques et améliorer l’efficacité des techniques de reproduction assistée. Pour cela, nous réalisons un CGH Array (une comparative générale de notre matériel génétique) sur une ou plusieurs cellules des embryons obtenus par la Fécondation In Vitro. Selon le résultat normal ou anormal, nous transférerons ou non l’embryon à l’utérus maternel.
▪ Nous utilisons cette technique dans différentes circonstances : – Âge maternel supérieur à 40 ans. – Fausses couches à répétition de cause inconnue. – Échecs d’implantation embryonnaire (Échecs de FI, même lorsque l’on a de bons embryons). – Antécédents d’enfants ayant une quelconque maladie congénitale.
▪ Screening Génétique à personnes saines qui désirent concevoir ou donner leurs ovocytes ou spermatozoïdes. Dans ce cas là, nous réalisons une analyse de sang aux possibles futurs parents et donneuses d’ovocytes ou donneurs de spermatozoïdes, où nous tenterons d’écarter, par des plateformes d’étude génétique:
– Entre 200 et 500 maladies génétiques relativement fréquentes. – Qu’ils soient porteurs de ces maladies. – De minimiser les risques génétiques.
Comme nous le savons, être porteur d’une altération génétique ne provoque pas nécessairement, une maladie à cette personne ni à sa descendance. Dans la plupart des cas, si l’un des deux membres du couple est porteur d’une maladie, il convient de réaliser le test génétique à l’autre membre et si le deuxième membre du couple n’est pas porteur de cette altération, sa descendance pourra être porteuse (comme l’un des deux parents) mais non malade.
Dans le cas où les deux membres du couple auraient la même altération génétique, chacun des deux devrait se soumettre à un processus de FIV avec DPI, pour éviter d’engendrer un enfant affecté de la maladie ; c’est-à-dire que, seulement seraient transférés à l’utérus maternel les embryons sains ou porteurs de l’altération, qui seront l’origine d’enfants et d’adultes indemnes de la maladie.
Quelles sont les circonstances où nous recommanderions le Screening Génétique de personnes saines?
▪ Quand il y a consanguinité (mariage entre cousins, petites populations qui entraînent l’endogamie…).
▪ Mauvais antécédents reproductifs : fausses couches à répétition, échecs d’implantation, avoir déjà eu des enfants avec des problèmes pré- ou postnataux…
▪ Pour des couples sains, mais qui veulent minimiser les risques génétiques, ce que l’on appelle Matching génétique. Dans ce cas, peu importe si l’on est ou non porteur d’une anomalie génétique, ce qui compte, c’est que les deux membres du couple n’aient pas la même anomalie (mutation), pour éviter de la transmettre à la descendance.
▪ De la même façon, ce Matching génétique peut se faire entre récepteurs et donneuses d’ovocytes ou donneurs de spermatozoïdes, afin d’éviter les combinaisons qui provoqueraient le développement de maladies génétiques aux embryons résultants.
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